Les visages de notre communauté
Les six visages de la Pride Marseille 2022 vous regardent droit dans les yeux, et vous racontent leurs histoires.
J’ai 31 ans de nationalité malienne. Je suis né dans une famille nombreuse, mon père (paix à son âme) avait épousé 4 femmes et j’ai plusieurs frères et sœurs. J’ai un DUT en Finance Comptabilité et un Master en Gestion / Création d’Entreprise. Dans mon pays, il n’y a aucune législation qui ne condamne ni qui protège l’homosexualité, c’est la famille et la société qui décideront la vie des homosexuels, avec des persécutions, des violences, des humiliations, des menaces de mort dont j’ai été victime. Partir était la seule solution pour sauver ma vie, avoir un peu de liberté et de la sécurité. Je suis arrivé en France en 2016 et j’ai eu la chance de tomber sur les bonnes personnes et les bonnes associations, ce qui m’a beaucoup aidé pour que je m’assume et que je m’intègre dans la communauté lgbtqi+ en France, plus particulièrement à Marseille. Aujourd’hui j’assume ma sexualité, dans la liberté et la sécurité, même si nos droits ne sont pas souvent respectés. Merci à toutes les communautés LGBTQI+.
Je m’appelle Stan et j’ai 20 ans. Originaire de Chine, j’ai vécu jusqu’à mes 18 ans à Madagascar. J’étudie la psychologie. Je suis genderfluid et mes pronoms sont il/elle, avec une attirance pour les hommes. J’ai découvert mon homosexualité au lycée, j’ai dû attendre la terminale pour me sentir prêt à faire mon coming out. J’ai été épaulé par une amie queer, cela m’a beaucoup aidé. Mon coming out à mes parents a été accidentel et ne s’est pas très bien passé. Ma mère nous a surpris mon copain et moi, en train de nous embrasser, chose qu’elle n’a pas du tout accepté. Elle s’est éloignée de moi pendant une longue période. Contre toutes attentes, mon père a mieux réagit, bien qu’il n’approuve pas cela. Il a essayé de me comprendre et de m’aider à me sentir aimé, peu importe ma sexualité. Grâce à lui, j’ai pu m’assumer et accepter qui je suis. L’an dernier à Marseille, j’ai participé pour la première fois à la Pride. La vie d’une personne LGBT n’est certes pas facile, mais elle vaut la peine d’être vécue. Se montrer tel que l’on est peut s’avérer difficile et cela peut vous apporter par moment des problèmes qui peuvent être durs à encaisser. Se sentir bien avec soi-même vous permettra de surmonter n’importe quel défi. Je suis fier de représenter la Pride Marseille cette année et de dire aux autres de nous regarder « Droit dans les yeux » sans aucune honte.
Je suis née en 2001 à Aubagne. Étant d’origine grecque et guinéenne cela m’a permis d’avoir deux belles cultures à découvrir. J’ai eu la chance de voyager et de vivre à l’étranger notamment 7 ans en Écosse. Je suis fière d’être la jeune femme que je suis aujourd’hui, simple, gentille et qui a toujours le sourire. Dans la vie nous avons tous des rêves et des passions. Mais j’ai pu comprendre qu’en réfléchissant autrement, en transformant les mots « rêves » et « passions » par « objectifs », tout était possible. Mes objectifs sont le cinéma, la photographie, le journalisme, la mode, la musique ainsi que les réseaux sociaux. En réalité tout me plaît dans l’art, mais le cinéma reste la chose qui me fait et me fera toujours vibrer.
Arrivée à Marseille depuis deux ans. Changement de vie radical. 57 ans, métisse, coureuse de jupons et de caleçons. Artiste outsider et sophrologue.
Regarder droit dans les yeux tous ceux qui ont à redire sur mon fils, homme transgenre, qui a le courage d’être lui-même et qui s’est battu avec persévérance pour s’assumer.
Être droite dans mes bottes pour affronter les empêcheurs de liberté d’être soi. Me battre pour un monde où chacun à sa place. Marcher la tête haute, fière. Se sentir légitime, qui que nous soyons.
Moi c’est Loïs, je suis un homme trans hormoné et omnisexuel, j’ai 18 ans. Je suis actuellement au lycée en bac pro art appliqué/graphisme. Lorsque j’étais mineur, j’ai été pris en charge en psychiatrie, le personnel soignant, très peu informé sur la question de la transidentité n’a pas pris en compte mes ressentis, mes demandes. Certains ont essayé de me convaincre que cela n’existait pas et que c’était sûrement une illusion due à ma maladie, ce qui n’est clairement pas le cas. Lorsque j’avais 13 ans, je m’identifiais comme genderfluid, je me posais beaucoup de questions. Je suis tombé sur quelqu’un d’intéressé qui a joué de cette situation pour m’agresser sexuellement, je n’ai pas pu porter plainte contre cette personne par peur de représailles et de ne pas être écouté par les forces de l’ordre. Aujourd’hui, je vais mieux, je suis sorti de la psychiatrie, j’ai la chance d’être mieux entouré. J’ai une partie de ma famille qui accepte ou tolère ma transidentité et mon orientation sexuelle, je suis dans un lycée qui accepte plutôt bien également cette partie de moi. Il faut essayer de garder espoir.
Je tiens à remercier l’association Transat de m’avoir aidé, pour avoir accès aux ressources et informations dont j’avais besoin, merci pour leur soutien. Je remercie également la Pride Marseille de m’avoir permis d’avoir la possibilité de m’exprimer dans ce post et d’être un des visages de leur campagne de communication.
Je m’appelle Khaled, j’ai 19 ans mais tu me connais sûrement sous le nom de Aria jhons, oui cette fabuleuse drag queen. Je vais te raconter mon histoire et surtout te faire comprendre qu’il ne faut jamais abandonner dans la vie !
J’ai grandi en Algérie, dans une ville qui ironiquement s’appelle mascara, le destin avais tout prévu… Je suis venu vivre en France à 6 ans, tout à changé pour moi, plus aucun.e ami.e, une nouvelle langue, un nouveau paysage, je m’y suis habitué… Mais les gens non, le harcèlement commence car je suis très maigre, très timide et proche des filles. Alors je décide de crée Aria, une héroïne extravagante ! Qui elle n’a pas peur et qui viendra me sauver !
Au collège arrive l’enfer ! Encore plus de harcèlement et là, ça devient un peu trop. La vie étais trop dure à vivre, j’essaye de m’arrêter là. Ma tentative a échoué, heureusement, car je n’aurais jamais pu réaliser tout ça. J’ai fait mon coming out à 16 ans, après avoir eu plusieurs copines et oui, j’étais un tombeur ! Mais j’ai eu beaucoup de mal à accepter cette idée. J’ai grandi dans la religion et dans un univers homophobe, alors être gay c’était impossible pour moi. J’ai décidé de partir et de prendre mon indépendance, juste après le 1 er confinement et là ! BAM LIBÉRATION, j’ai découvert l’univers drag et je me suis dit, en réalité Aria c’est moi, je vais l’incarner !
Aujourd’hui, je vois où j’en suis, je me dit WOW ! Il y a deux ans j’étais encore le jeune garçon harcelé, mal dans sa peau et que personne ne calculait. Quand je me regarde dans les yeux, derrière mes yeux maquillés, je suis devenu quelqu’un qui est fier de lui malgré cette société, car je me suis battu et j’y ai cru. Alors la vie continu, ne vous arrêtez pas, je suis là, avec vous.